Bienvenue dans mon jardin de mots…

                     

L’été s’en va en secret derrière

Les rideaux gris que tire l’automne.

Furieux, il a de mauvaises manières,

Il y fait des trous pour que rayonnent

Ses derniers feux et vives colères.

Et la ville, dans ses soupiraux,

Subrepticement en subtilisent

Les eaux tombées des gris préaux.

Dans les jardins, nos rêves s’enlisent,

Et dans le ciel tournent les passereaux.

La fleur quémande un dernier bonheur

Au vif papillon et à l’abeille

Qui s’en acquittent avec cœur.

Les vents ne bayent plus aux corneilles

Et soufflent sur tout en grands seigneurs.

Samouraïs sabrant les frondaisons,

Ils taillent des jeux de mikado

Tout en y chantant des oraisons,

Mais leur haleine fraiche est cadeau

Pour nos balades et nos maisons.

Les moissons sont rentrées dans les granges,

Les pommes, les prunes, les raisins

Sur les étals que le marchand range

Attendent les chalands toulousains,

Parisiens, Lyonnais ou d’Orange

Bientôt, quand l’été aura péri,

Dans le ciel nocturne, la Balance

Nous saluera, les dieux l’ont prescrit,

Elle doit se mirer dans les anses

Quand l’équinoxe automnal sourit.

De Pierre  https://pi-ro-94.over-blog.com

Derrière le paravent de l’ordinaire se cache la poésie où tout est permis
Il y a des étoiles mortes qui brillent encore parce que leur éclat est pris au piège du temps.
Don DeLillo